Le fondateur de l’association René Broutin et la première présidente Elisabeth Auerbacher nous racontent le pourquoi du comment de la création de l’association en 1978
Et tout est dans le nom de l’appellation « C A NA R E »
Centre d’Activité pour la NAtation, la Recherche et l’Education…
Et en plus, un clin d’œil car, tout simplement à l’époque dans les piscines, il y avait encore des courses aux canards vivants…
Les médias et la télévision évoquaient de temps en temps les expérimentations réalisées en URSS et dans certains pays de l’Ouest sur l’approche de l’eau par les tout-petits. J’ai eu l’opportunité de rencontrer le Dr AZEMAR, chercheur en cette matière. Son épouse était directrice de l’Ecole Maternelle Gambetta à Sèvres et elle aussi, particulièrement intéressée par la pédagogie des tout-petits. A noter que dès les années 80, toutes les classes maternelles, et même certaines crèches bénéficiaient de l’activité à la piscine de Sèvres.
D’où « Recherche »…
Et « Natation » parce qu’en matière d’activité aquatique on ne connaissait que ce mot…
Avant les années 80 très peu de bébés étaient amenés dans les piscines par leurs parents ; Les parents accompagnaient leurs enfants seulement à partir de 3/4 ans. À partir de 5/6 ans, ils les confiaient au MNS pour leur apprendre à nager.
Jeune Maitre Nageur Sauveteur, j’ai eu mon premier enfant fin 1973. Sa maman terminant ses études de médecine, je le gardais souvent et l’amenais régulièrement dès ses premiers mois sur mon lieu de travail, la piscine de Meudon, dont j’ai fait l’ouverture. Ainsi cela m’a permis de l’observer et de comprendre son comportement. Ces conditions ont fait que très vite l’eau est devenue une seconde nature pour lui. Vers ses 18 mois, il était totalement autonome au point que lors de la fête annuelle de la piscine de Meudon en mai 1975, il effectuait une démonstration : Après avoir sauté du plongeoir, il a parcouru la longueur de la piscine, en totale autonomie.
Poster de ce fameux premier bébé-nageur en 1978
A l’époque, les mentalités étaient plutôt encore de forcer l’enfant à aller dans l’eau, même s’il n’en n’avait pas envie, voire de le jeter à l’eau… d’où « Education »
Naturellement, mon entourage (dont Babette, la première Présidente), avons senti qu’il fallait faire quelque chose pour développer notre approche plutôt qu’une approche violente comme en URSS.
Avec la création du « CANARE » nous faisions découvrir,
- d’abord aux parents qu’il fallait respecter les désirs de l’enfant, sa curiosité, son rythme de découverte, de progression,
- à leurs enfants, la richesse et le plaisir de l’eau,
- à tous, le bonheur de partager des moments privilégiés.
Nos meilleurs souvenirs sont ceux d’enfants joyeux, sautant dans l’eau, devenus autonomes après avoir refusé au début d’entrer dans la piscine.