Nous avons commencé cette séance avec « Il faut qu’on parle de Kevin ».
Un roman coup-de-poing, violent, complexe, qui s’attaque aux pires des tabous.
Sous une forme épistolaire et inspiré du drame de Columbine « Il faut qu’on parle de Kevin » est un livre étrange dont on sent monter l’intensité dramatique qui nous conduit inexorablement vers un épilogue auquel le lecteur ne peut échapper – et qui s’avérera plus cruel encore que l’on avait imaginé… Dans ce roman, Lionel Shriver nourrit notre propre réflexion sur les difficiles relations parents/enfants, la communication familiale, et les divers maux des sociétés modernes. Au fil du texte, Eva, la mère, rapporte la vie de couple et de parent qui fut la sienne, et tente de comprendre les raisons qui ont poussé son fils Kevin à abattre froidement neuf personnes. Eva remet tout en question. Elle se souvient qu’elle a eu du mal à sacrifier sa brillante carrière pour devenir mère, qu’elle ne s’est jamais faite aux contraintes de la maternité, que dès la naissance, elle s’est méfiée de cet enfant difficile. Et quand le pire survient, Eva veut comprendre quelle est sa part de responsabilité.
Autres documents autour de ce sujet :
– « Il faut qu’on parle de Kevin » un film de Lynne Ramsay
– « Bowling for Columbine » un film de Michael Moore
– « Elephant » un film de Gus Van Sant
– « Le chagrin et la grâce » un roman de Wally Lamb
– « Carnages » un roman de Maxime Chattam
Nous avons ensuite abordé le roman de Bret Easton Ellis « Moins que zéro ».
Livre culte des années 80, premier roman rock, première publication d’un jeune auteur américain devenu une figure et une influence majeure, « Moins que zéro » est le roman du désespoir occidental, du vide consumériste et de l’apathie d’une certaine jeunesse dorée, riche, blasée et fatalement déshumanisée. Clay, le narrateur, un étudiant comme il faut, se retrouve le temps du congé scolaire de Noël plongé dans la société de Los Angeles où habite sa famille. Il y retrouve ses amis, des adolescents privilégiés, bourrés de M.T.V., de cocaïne, d’héroïne et d’alcool, oscillant entre la piscine et la télévision, la bi- et l’homosexualité, la prostitution et les snuff movies… Ils sont riches, ils sont beaux, ils ont tout, mais il leur manque l’essentiel : « ils n’ont pas quelque chose à perdre », et dans cette existence dénuée de sens et de valeurs « On peut disparaître ici sans même s’en apercevoir. »
Autour de ce thème :
– « L’attrape-cœurs » un roman de J.D. Salinger
– « Sous le règne de Bone » un roman de Russel Banks
– « Zombies », « Les lois de l’attraction » romans de Breat Easton Ellis
Nous avons terminé cette séance avec le roman de Pascal Garnier « Comment va la douleur ».
A Vals les Bains, petite ville thermale d’Ardèche, la rencontre entre Simon, un tueur à gage totalement désabusé en passe de raccrocher et Bernard, un jeune homme doux et benêt au grand cœur… Simon propose à Bernard d’être son chauffeur, le temps pour cet « éradicateur de nuisibles » d’exécuter un tout dernier « contrat ». La complicité immédiate entre les deux laissés pour compte, entre le vieil homme en fin de vie et le grand enfant à l’optimisme ravageur, décidera le mercenaire à demander au jeune homme d’effectuer pour lui une toute dernière mission. Et les voilà partis sur les routes du Sud de la France, direction la mer, au gré d’un road-movie cocasse. Ce qui caractérise l’écriture de Pascal Garnier c’est le sens aiguisé de l’observation des travers du genre humain, cet humour noir et incisif, cette faculté de poser des décors et des atmosphères de façon cinématographique, cette volonté de mettre en scène des personnages ordinaires terriblement attachants, et enfin cette capacité pleine de finesse à nous faire entrevoir un monde certes désenchanté, mais aussi baigné de poésie…
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La prochaine séance se tiendra le Samedi 8 mars 2014 de 10h30 à 12h00.
Au programme :
« La Conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole
« La Vie très privée de Mr Sim » de Jonathan Coe
« Fuck America » de Edgar Hilsenrath
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