Nous avons débuté cette séance avec le roman « Les oiseaux » de Tarjei Vesaas. On peut résumer ce roman en quelques mots : « Les oiseaux » est l’histoire de Mattis, surnommé La Houpette et qui vit seul avec sa sœur, Hege, dans une petite maisonnette qui domine un très grand lac, non loin d’un bourg et d’une forêt de laquelle émergent deux trembles morts que les habitants ont nommé Mattis-et-Hege.
Mattis est considéré par tous comme un simple d’esprit, un idiot qui est incapable de travailler ou de s’exprimer sensément, seulement capable de mener sa barque sur le lac. Le narrateur s’attache à présenter les mécanismes, les rouages de la pensée de Mattis, sa manière d’exprimer ses émotions avec une grande précision. Chaque événement prend une très grande importance, Mattis y voit des signes, des messages. Ce roman éminemment poétique a fait l’unanimité chez nos lecteurs, touchés par ce personnage atypique.
Autre romans nordiques :
« Faim » de Knut Hamsun
« La Cloche d’Islande » de Halldor Kiljan Laxness
Nous avons ensuite discuté du roman de Julie Wolkenstein, « Adèle et moi ». Julie, la narratrice, découvre par hasard des documents sur son arrière-grand-mère, Adèle. On entame alors un voyage dans le temps, sur les traces d’Adèle, et l’on découvre une femme indépendante, une bâtisseuse, une amoureuse, une mère. Roman à clé semi-autobiographique qui met en scène certains lieux de Sèvres, nos lecteurs ont apprécié cette plongée dans la mémoire historique et familiale, qui est également une réflexion sur ce qui se transmet, ce qui perdure et ce qui se perd au fil des générations.
Autres romans dans la même veine :
« L’excuse » de Julie Wolkenstein
« Portrait de femme » de Henry James
Ce fut ensuite le tour du petit roman de Maxence Fermine, « Le Violon noir ». Dans la lignée des contes fantastiques du 19ème siècle, Fermine nous raconte l’histoire d’un violon maléfique qui vampirise ceux qui ont le malheur d’en jouer. Situé dans un décor vénitien plein de mystère, l’atmosphère envoûtant de ce court récit a enchanté nos lecteurs.
Autres titres de romans dans la même tradition :
« Soie » de Alessandro Baricco
« Neige » de Maxence Fermine
« Faust » de Goethe
« Le Joueur d’échecs » de Stefan Zweig
Nous avons terminé cette séance avec « Maîtres Anciens : Comédie » du grand écrivain autrichien Thomas Bernhard. Toute comédie profonde, comme celles de Molière, n’est qu’une façon particulière d’aborder des histoires tragiques. A cet égard, Reger, le héros moderne de « Maîtres anciens » peut faire songer au « Misanthrope » de Molière, dans sa fureur contre les hypocrisies sociales et sa recherche éperdue et désespérée d’authenticité. Dire que Reger est pessimiste, le mot est faible. Il est comme porté par la force de son dégoût. Il met en pièces tout ce qu’il peut y avoir de respectable ou de sacré en Autriche. Il passe à la paille de fer les poncifs culturels et les conventions sociales, sans épargner aucun milieu social. Il ressasse un thème pour enfoncer le clou, il piétine pour repartir de plus belle vers un autre sujet. Son amour pour sa femme décédée arrive soudain, en contrepoint lumineux. Thomas Bernhard agence ces vitupérations comme s’il composait une œuvre musicale, à partir de véritables imprécations, en une langue exaltante et libératrice, qui finissent toujours par forcer le rire au bout du désespoir.
D’autres ouvrages autour de ce thème :
« Des arbres à abattre : Une irritation » roman de Thomas Bernhard
« Extinction : Un effondrement » roman de Thomas Bernhard
« La dernière bande » pièce de théâtre de Thomas Beckett
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La prochaine séance se tiendra le Samedi 7 décembre de 10h30 à 12h00
Au programme : « Le Partage des eaux » de Alejo Carpentier
Pour cette édition de fin d’année, venez nous faire partager une de vos découvertes littéraires 2013
La liste de ces ouvrages sera ensuite en consultation sur le site de la ville, sur facebook et sur notre blog.
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