Denise Epstein. Lors-que ma mère a été arrêtée, j’ai réussi à conserver son cahier et je l’ai toujours gardé quand nous avons fui, ma sœur (NDLR: Elisabeth Gille, aujourd’hui décédée et auteur du Mirador, paru en 1992) et moi. Pour autant, il m’était extrêmement douloureux de rouvrir ces pages, avec leur minuscule écriture difficile à déchiffrer – ma mère faisait très attention à ne pas gâcher le papier, si rare… Je me souviens d’elle, qui allait écrire dans la campagne autour de ce petit village de Saône-et-Loire où nous avions trouvé refuge et où la police française est venue arrêter ma mère, puis mon père… Pendant soixante ans, j’ai vécu sans m’affronter à ces pages. Puis j’ai décidé de les recopier pour les donner à l’Institut pour la mémoire de l’édition contemporaine, l’Imec.
Dans quelles circonstances avez-vous décidé de publier le manuscrit?
D.E. Lors d’une rencontre avec Myriam Anissimov à Toulouse, je lui ai incidemment raconté qu’il me restait un manuscrit inachevé de ma mère. Sa réaction a été immédiate et elle a contacté son éditeur, Olivier Rubinstein, qui, après avoir lu le manuscrit, m’a facilement convaincue de son intérêt littéraire.
Conservez-vous des souvenirs de votre mère en train d’écrire?
D.E. J’ai toujours vu ma mère écrire jusqu’aux plus lointains de mes souvenirs. Et, le soir, elle lisait à mon père ce qu’elle avait écrit dans la journée. Elle ne se séparait jamais de son cahier et il est indissociable des souvenirs que je garde d’elle et qui sont si vivaces
4 août 2010 à 20:28
deux romans sur l’occupation allemande pendant la période 40-45 écrits par des étrangères : l’une d’origine russe, les autres américaines : c’est leur seul point commun.
Irène Nemirowski décrit des situations et des personnages dans un style puissant, dense, lucide et même parfois féroce, mais ô combien réaliste. Elle a vécu cette période difficile et nous la transmet sous forme de fiction.
Je ne pourrais en dire autant du Cercle littéraire des épluchures etc… Avec un titre aussi alléchant, le livre semblait prometteur. Après un bon début où l’occupation allemande est décrite sur le ton de la chronique, sans pathos, avec un côté ludique, il devient vite très léger pour même finir à l’eau de rose. Les peronnages, comme le roman, sont insipides et sans grande consistance. L’une des auteurs écrit surtout pour les enfants. Je pense que sa gentille bleuette intéressera davantage des pré-ados que des adultes.
10 septembre 2010 à 10:55
Excellent livre :
– Ecrit en bon français
– Bien construit
– Intéressant
– Donne une peinture de la société française en 1940 qui n’est pas flatteuse ; les gens y sont lâches et souvent méchants. De telles personnes ont bien existé, mais il y en a eu beaucoup d’autres qui ont été parfois braves et souvent généreux. Les Michaud n’étaient pas seuls dans leur genre, heureusement.
– Inversement, l’auteur nous montre que la nation allemande comportait beaucoup d’honnêtes gens. Son existence et sa fin ont prouvé qu’il ne suffit pas de réunir des gens sympathiques individuellement pour construire une bonne société.
– J’ai prêté ce livre à plusieurs personnes qui l’ont toutes trouvé très bon?
Félicitations à la médiathèque de Sèvres pour avoir choisi ce livre pour le faire partager à nos amis américains.